Isamu Noguchi, sculpteur de paradoxes

Pictorul francez Joseph Noce trăiește în nordul Franței, lângă Lille, unde, îmi dezvăluie el, se află un muzeu deosebit de artă modernă și contemporană. Se numește LaM, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut și se află în localitatea Villeneuve d’Ascq. Tot el mi-a dezvăluit că acolo este deschisă o expoziție Isamu Noguchi și l-am rugat să ne prezinte expoziția celebrului artist american, care a studiat în tinerețe cu Brâncuși.

Isamu Noguchi, sculpteur de paradoxes

Isamu, enfance japonaise, adolescence américaine, maturité française et universelle

par Joseph Noce

Dans ma précédente vie, quand j’étais professeur de français, je découvrais, chaque année, des écrivains extraordinaires, incontournables, dont pourtant je n’avais jamais entendu parler…

Depuis que je suis artiste autodidacte dilettante, et après avoir quand même parcouru un nombre important de musées un peu partout dans le monde, il a fallu que j’aille, à deux pas de chez moi, dans le musée d’art moderne, contemporain, et brut, de ma ville en haut de France, Villeneuve d’Ascq, appelé le LaM, pour y rencontrer un artiste extraordinaire, dont je n’avais personnellement jamais perçu la moindre note d’harmonique perceptible dans mon chant visuel.

Et ce fut une authentique révélation ! Je crois que chaque artiste, c’est-à-dire chaque enfant devenu un esprit créatif à rides rayonnantes, devant les œuvres d’Isamu Noguchi, se sent un peu comme chez lui, dans son espace onirique à mi chemin du vol des colibris et des hordes d’éléphants sauvages.

Car Isamu est comme la vie : paradoxale. Si ludique et si grave, si proche et si imposant, si frère et si magistral.

Dans cet article je ne vous citerai ni les titres de ses œuvres, ni leur année d’exécution, ni leurs dimensions ; pour moi elles sont toutes hors d’âge, comme les plus illustres alcools rares.

Elles sont toutes polymorphiques, comme les chorégraphies de l’esprit mûr dans une cervelle d’enfant.

Elles sont toutes inénarrables, comme les miracles ordinaires dans les cours de récréation revisitées par les poètes des matières originelles.

Isamu oscille entre la légèreté, la subtilité, et l’écrasement massif minéral ; entre l’unicité formelle et le répétitif structurel, entre l’ombre portée et la lumière intérieure, entre nature et culture, entre le fonctionnel et le décoratif, entre la sensualité anthropomorphique et l’humour zoomorphe, entre la discrète épiphanie de l’objet humble, en bois brut, en plâtre dentaire, en terre cuite, en bois de sapin comme le cercueil des gens modestes, en fil de fer non barbelé, et l’exhibitionnisme spectaculaire de mises en scène en précieux marbre rose, ou exotique marbre du Languedoc, travertin persan, patine d’or…

Isamu funambule avec des mains de prestidigitateur sur des philosophies apparemment contradictoires, mais en réalité il en cultive un syncrétisme humaniste, mariant le dépouillement graphique zen du squelette, devenu mikado ludique, ou jardin minéral sanctuarisé…aux circonvolutions foisonnantes exhibitionnistes, comme cet humain ligneux qui se tient les chevilles en détente yogis, ou cet entrelacs de bois et de cordage évoquant une sorte de bondage à vocation aussi mystique que sensuelle.

Dans l’œuvre brancusienne internationale et ô combien prestigieuse d’Isamu Noguchi, il y a des oiseaux qui se prennent pour des anges, des girafes noires, des chutes de bois rare qui jouent à s’arrondir les perspectives. Il y a du métal qui papillonne, du papier fait main tiré de l’écorce du mûrier qui s’acoquine ave du bambou serpent pour éclairer des exo planètes blanches comme des lunes innervées. Il ya du vivant minéral, végétal, animal, figé en sourires symphoniques…